
À propos de l'espace liturgique
« Si nous croyons que la Bonne nouvelle est importante pour notre monde, il faut que l’expression contemporaine en témoigne dans l’église. Il ne suffit pas de conserver des trésors du passé. Chaque génération doit trouver la force de créer des formes contemporaines.
Des styles d’art du passé ont su avec vigueur et inspiration exprimer la foi dans une culture et un temps qui n’est plus le nôtre. La simple répétition d’anciennes formes d’art religieux avec par-ci par-là une petite teinte moderne endort et ne témoigne pas de la vivacité de la foi chrétienne aujourd’hui.
La création artistique et l’aménagement des espaces pour une liturgie vivante aujourd’hui nous invitent à comprendre notre temps et à y vivre.
À la suite de certaines opérations iconoclastes du passé et quelques erreurs des années 1960 nous avons un respect presque trop scrupuleux de ce qui est ancien. L’histoire nous apprend qu’aucune église, même pas celle qui est classée, n’a quelque chose d’absolu ou d’intangible. Chaque concept d’espace est déterminé par le temps.
Il est évident que des choses précieuses du passé doivent être conservées, mais la vie d’aujourd’hui est tout aussi importante. Aujourd’hui le souci de restaurer et de conserver permet trop peu ce qui, dans le passé, était une évidence : transformer à partir de la vie.
Chaque époque a conçu et aménagé ses lieux de culte tels que la liturgie l’exigeait en son temps. Dans la plupart de nos églises, l’ancien et le neuf peuvent se valoriser mutuellement dans une puissante unité. »
(P. Mark Delrue, membre de la commission des églises de Malines-Bruxelles)